Je n’ai jamais fait l’amalgame entre arabe qui désigne celui qui tire ses origines des tribus d’d’Arabie et musulman qui est une religion.
Parler la langue arabe ne crée pas des liens ethniques avec l’Arabie, c’est occulter la vraie histoire des peuples tombés sous le joug des envahisseurs arabes qui leur avait imposé leur langue et leur religion par la force de l’épée et comme le définit Ibn Khaldoun est arabe celui qui situe généalogiquement dans l’une des tribus d’Arabie.
Par conséquent s’exprimer dans cette langue devenue au fil des siècles la langue maternelle imposée à un ensemble d’êtres humains différents anthropologiquement, historiquement et biologiquement ne signifie pas nécessairement que les individus qui pratiquent cette langue sémite qu’ils se reconnaissent et s’identifient dans ce que les nationalistes arabes, agents de l’impérialisme arabo-musulman, appellent : est arabe celui qui parle arabe, qi se veut arabe et qui se dit arabe.
Comme si être arabe ça se décrète et se revendique et qu’il suffit de le parler pour s’apparenter à une des tribus arabes, niant ainsi ses vraies racines culturelles et ethniques que les arabes avaient détruites au profit de leur modèle ethnocidaire. Comme un esclave tout fier d’afficher sa condition d’esclave propriété de son maître.
Etre arabophone renvoie plutôt au fait colonial arabe comme être francophone est lié témoigne de l’héritage colonial. Sauf que la première est dotée du statut de langue maternelle du fait de son caractère liturgique et la deuxième le statut de la langue du colon. Alors qu’aussi bien l’une comme l’autre sont et notamment pour l’arabe évocatrices du dépouillement de ces peuples de leur identité politique, historique et culturelle.
Autant le français était porteur de valeurs de lumière et d’humanisme autant l’arabe n’a rien fécondé en termes de développement humain et d’acquis sociaux et politiques. En voulant englober tous les peuples arabisés contre leur volonté, on a voulu les fondre dans le même moule arborant la bannière arabe. Et voilà comment des peuples qui ont écrit et marqué l’histoire universelle se voient amputés et mutilés de ce qui leur moelle épinière et de leur mémoire historique. Comme je n’ai jamais fait l’amalgame entre un arabe et un syrien, un arabe et un djiboutien, un arabe et un mauritanien, un arabe et un égyptien, un arabe et un palestinien, un arabe et un algérien, un arabe et un irakien, un arabe et un tunisien, etc…Faire un tel amalgame c’est une insulte à l’histoire millénaire de ces peuples , faire fi de leur histoire politique, militaire, civilisationnelle, leur identité propre, leur particularisme humain, leur existence pré islamique. Les assimiler à des arabes cela revient à dire que les territoires colonisés par les arabes venus de la Péninsule arabique étaient des terra nullus, des territoires sans peuplements humains, à moins qu’ils ne fussent génocides.
Les arabes n’étaient pas comme ces ces familles européennes qui avaient colonisé le Far West américain avaient peuplé ces contrées sauvages et hostiles eux qui n’avaient et ont toujours comme du sens du mot peuplement que la destruction et la ruine des peuples tombés sous leur joug. Or, c’est faux et archi-faux. Ces territoires avaient une histoire, une culture et une civilisation. Cette manœuvre d’uniformisation des peuples que tout sépare des arabes et de rupture radicale avec leur passé qu’au point que des prénoms comme Kuseila et Dihya ( Kahina) sont interdits en Tunisie et en Algérie tend essentiellement à mettre une chape de plomb sur les dégâts dévastateurs commis par les arabes lors de la conquête. En laissant croire à ces peuples ce qu’ils ne le sont pas réellement, cela empêche toute révision de l’histoire des crimes génocidaires perpétrés contre ces peuples. L’illusion de l’identité arabe agit ainsi comme un soporifique qui interdit tout travail d’introspection identitaire et pire encore faire de soi l’ennemi de soi, à l’exemple des Kabyles en Algérie objet de rejet et de haine de la part de leurs propres frères biologiques qui se veulent plus arabes que les arabes eux-mêmes et qui considèrent qu’être Amazighs est une infamie et une insulte à la pureté de leur sang arabe.
Ce n’est pas par hasard que les forces obscurantistes de la Péninsule arabique qui oeuvrent d’arrache-piedsau maintien de leur pouvoir de domination sur les peuples arabisé, s’appuient sur les milices-renégates locales acquises à la cause de l’arabo-islamisme particulièrement dans les pays afro-méditerranéens pour étouffer dans l’œuf le réveil des consciences identitaires de ces peuples. Les pétromonarchies arabes sont elles en réalité les vraies ennemies de ces peuples, elles savent que tant qu’ils n’ont pas entrepris leur propre réécriture de leur histoire et gagné leur indépendance politique en coupant les liens vérolés et d’allégeance qu’elles exercent sur eux à travers la Ligue Arabe et l’O.C.I. elles n’ont aucun souci à se faire pour leur propre pérennité qui repose elle-même sur un socle en sable qui pourrait être balayée au moindre coup de vent.
Il n’y a pas mieux pour elles que le spectre salafiste, nihiliste et négateur de toute histoire pré islamique jugée comme une hérésie afin de les culpabiliser et les inhiber dans leur reconquête d’eux-mêmes. La destruction des statues de Bouddha de Bamiyan en Afghanistan par les Talibans, l’incendie criminel de l’Institut d’Archéologie du Caire, la Fatwa appelant à détruire les Pyramides etc… témoignent de la néo-dictature culturelle et idéologique que les forces obscurantistes et ultra réactionnaires arabes veulent ré imposer à ces peuples par le biais de leurs agents propagandistes miliciens locaux. L’arabisme et l’arabité n’ont jamais été et ne le sont toujours pas vecteurs de dignité, de liberté, d’égalité, d’humanité,d’éthique, et de justice sociale, elles sont un instrument d’aliénation des peuples à un mode de pensée et un modèle de société des plus archaïques et rétrogrades que les miliciens salafistes drapent dans le sacré, alors qu’il est surtout une sacralisation et une idéalisation de la barbarie humaine et de la loi de la jungle pour des primates.
Au nom de ce sacré qui porte en lui tous les germes de crimes contre l’humanité et la petite enfance, les partisans de l’arabo-islamisme, à la traitrise chevillée au corps, vveulent effacer d’un seul trait de plume les histoires merveilleuses des Egyptiens, des Assyriens, des Mésopotamiens, des Berbères auxquels on doit la conquête de l’Espagne , des Phéniciens auxquels on doit l’alphabet moderne et la viticulture, etc ? Le vrai sacrilège est de diluer tous ces peuples dans une identité arabe au mépris de leur identité originale ?
L’identité d’un peuple est dans sa mémoire historique, toute tentative de l’effacer de sa mémoire est une atteinte à son intégrité culturelle. Etre arabe consiste à se renier soi-même et à s’affubler du masque de la honte de soi et de la peur de se regarder dans son propre miroir. Comme si le miroir arabe est valorisant et gratifiant et le sien est synonyme d’indignité et d’humiliation.
Semblant ignorer que leurs maîtres-esclavagistes arabes qui sont les dépositaires ethniques et idéologiques de l’héritage du prophète n’ont pour eux que mépris et suffisance. Etre arabe n’est qu’un mécanisme d’identification conscientisée à ceux qu’on considère comme supérieurs à soi. Comme un séide reconnaissant à son maître de l’avoir affranchi.
En conclusion, il n’ y a pas de quoi être fier de se réclamer de la culture de ses colonisateurs exubérants, racistes et arrogants. Qu’a-t-elle véritablement fécondé dans les pays arabisés ? Rien que ruine et désolation !