Les Américains et leur utopie de démocratisation des pays musulmans

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Personnellement, je n’ai jamais été un adepte ni de la théorie du complot ni du bouc-émissaire qui sont un pur fantasme et une vue de l’esprit. Mais comment ne pas admettre la réalité des faits et nier les dessous l’interventionnisme malveillant et obscur des Américains dans des pays comme l’Irak, la Syrie et la Libye ? Pays qui jouissaient d’une certaine stabilité sécuritaire ne serait-ce toute relative se trouvent plongés dans un état de chaos indescriptible suite aux renversements et tentatives de renversements de Sadam, Bachar et Kadhafi par les américains alléguant d’accusations hautement fantaisistes et mensongères pour justifier leurs interventions sous mandat des Nations Unies.
Abderrahman Ibn Kkaldoun écrivait dans Al-Moqaddima, les Prolégomène(1377),(trad. William MacGuckin Slane), éd. Imprimerie impériale, 1863, t. 1, p. 310, :

« Tout pays conquis par les Arabes est bientôt ruiné. […]  Sous leur domination la ruine envahit tout. […]; l’ordre établi se dérange et la civilisation recule. Ajoutons que les Arabes négligent tous les soins du gouvernement; ils ne cherchent pas à empêcher les crimes; ils ne veillent pas à la sûreté publique; leur unique souci c’est de tirer de leurs sujets de l’argent, soit par la violence, soit par des avanies. Pourvu qu’ils parviennent à ce but, nul autre souci ne les occupe. Régulariser l’administration de l’Etat, pourvoir au bien-être du peuple…, et contenir les malfaiteurs sont des occupations auxquelles ils ne pensent même pas […]; aussi les sujets … restent à peu près sans gouvernement, et un tel état de choses détruit également la population d’un pays et sa prospérité.

Au vu de l’état de chaos indescriptible dans lequel ces pays précités livrés en pâtures par les Américains aux meutes de loups terroristes et aventuristes il y a tout lieu de croire que ces derniers sont les dignes héritiers des Arabes. Par où ils passent, comme en témoignent d’autres pays comme le Vietnam, le Laos, le Cambodge ainsi que certains pays sud et latino-américains, ils n’ont laissé  derrière eux que des rivières de sang, une terre impropre à la culture, des régimes mafieux et despotiques, et nuages de cendres et des panaches de fumée.

Ceci étant on ne ne doit pas non plus occulter le phénomène de l’ultra-violence inhérent à l’islam et le back-ground culturel et religieux des pays en question qui vouent un véritable culte à la mort sanctifiée au nom de l’islam dont les américains n’ont pas tenu compte dans leur calcul stratégique. Ils ont mis la charrue devant les boeufs, croyant qu’en changeant l’attelage, ils pouvaient redonner une nouvelle vie à la charrue.

Ils ne se rendaient pas compte que l’eau de source à laquelle s’abreuvent depuis 1436 ans est complètement polluée, contenant des milliards de bactéries néfastes à la santé humaine et hautement toxiques pour la santé mentale de la population de nature hallucinogène. Autant purifier les eaux des océans que de chercher à décontaminer le plan d’eau où les musulmans et leurs animaux viennent s’abreuver à condition qu’elle ne soit pas stagnante, appelé aussi charia, la source de vie. Ils doivent la préserver en l’état sans se préoccuper de l’altération de ses propriétés biologiques.

L’homme n’a pas à assainir l’eau qu’Allah lui-même a irriguée. Elle doit rester dans son état originel. Toute tentative tendant à la tamiser, la dessabler et dégraisser est forcément un sacrilège punissable des pires châtiments. Nul besoin de stations de purifications qui sont de surcroît une invention mécréante.

Cette source jugée comme un don divin pour les hommes ne doit pas faire ainsi l’objet de manipulation humaine. C’est ainsi que les musulmans ne doivent modifier la trajectoire tracée par Allah censée les mener vers cette source de leur vie;

Dans ce contexte, où la main de l’homme ne doit pas servir à un autre usage que celui qu’Allah lui recommande, ni non plus que l’homme doit exprimer sa volonté propre dont il est de surcroît dépourvue, tout processus de changement quel qu’il soit est peine perdue, une hérésie, un péché mortel. Allah a doté les musulmans de tout ce qu’il y a de meilleur.

L’islam est le seul à se voir le plus beau, s’auto-gratifiant et s’auto-encensant comme s’il doutait de ses capacités et de la fragilité théologique de son message. Pour lui, aucun mode d’organisation politique, sociétale, économique par exemple  ne vaut celui qu’Allah a décidé pour .ses hommes:

« Juge alors parmi eux d’après ce qu’Allah (Dieu) a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, et prends garde qu’ils ne tentent de t’éloigner d’une partie de ce qu’Allah (Dieu) t’a révélé. Et puis, s’ils refusent (le jugement révélé) sache qu’Allah (Dieu) veut les affliger [ici-bas] pour une partie de leurs péchés. Beaucoup de gens, certes, sont des pervers. »

— sourate 5, verset 49

« Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : « établissez la religion ; et n’en faites pas un sujet de division ». Ce à quoi tu appelles les associateurs leur parait énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent. »

— sourate 42, verset 13

« Puis Nous t’avons mis sur la voie de l’Ordre [une religion claire et parfaite]. Suis-la donc et ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas. »

— sourate 45, verset 18
Faire pousser l’arbre démocratique dans un environnement aussi hostile, méprisant, hautain, suffisant et ethno-centriste est mission impossible, Un musulman ne doit suivre qu’une seule voie et obéir à une seule loi, l’islam :

Certes, la religion acceptée d’Allah, c’est l’Islam. Ceux auxquels le Livre a été apporté ne se sont disputés, par agressivité entre eux, qu’après avoir reçu la science . Et quiconque ne croit pas aux signes d’Allah… alors Allah est prompt à demander compte!Il

-sourate 3, verset, 19.

Démocratiser les sociétés musulmanes, revient à leur faire abjurer leur foi en l’islam. pour ce faire, il faudrait éradiquer le mal qui les gangrène et s’attaquer aux freins culturels qui inhibent les changements sociaux et paralysent le développement humain, les Américains à tort ou à raison et au prix de dépenses colossales et de pertes en vies humaines considérables ont mené une politique suicidaire aussi bien pour eux que pour des peuples pour qui les mots démocratie, liberté, justice, égalité, équité, dignité, fraternité humaine, sont un mirage dans le désert aride arabique.
Ce n’est pas non plus changeant d’approche stratégique en mettant à contribution les monarchies pétrolières rétrogrades et obscurantistes sur le plan financier et idéologique mus par des desseins califiens qu’ils avaient réussi pour autant dans leurs entreprises de démocratisation de la Tunisie ou l’Egypte par exemple.

Les Américains ont l’art de cultiver le paradoxe soit par naïveté soit par sournoiserie. Comment la première démocratie au monde pouvait-elle s’appuyer sur des théocraties totalitaires pour en faire des alliés de premier ordre pour construire une aire démocratique du Machrek au Maghreb ?
« Tant que cette région en l’occurrence les pays dits arabes] sera en proie à la tyrannie, au désespoir et à la colère, elle engendrera des hommes et des mouvements qui menacent la sécurité des Américains et de leur alliés. Nous soutenons les progrès démocratiques pour une raison purement pratique : les démocraties ne soutiennent pas les terroristes et ne menacent pas le monde avec des armes de destruction massive. » Discours de George W. Bush au Congrès, le 4 février 2004.

Des paroles qui en disent long sur la volonté des américains de neutraliser le terrorisme en utilisant la démocratie comme soupape de sécurité. En 2009 Hussein Obama en qui Noam Chomsky ne voit aucunement un président de rupture avec son prédécesseur de la Maison Blanche.

Tout en abandonnant l’option militaire pour imposer la culture de la démocratie par la force des armes, n’a rien changé en profondeur quand à la doctrine américaine pour les pays arabsés : la démocratie comme alternative au despotisme source d’insécurité et de terrorisme. Mais on ne fait pas des agents du djihad musulman le fer de lance du projet démocratique pour les pays arabisés et encore moins calmer leurs ardeurs velléitaires en les drapant dans les habits de la démocratie à l’exemple d’Ennahdha en Tunisie et des Frères Musulmans en Egypte.

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