Marine Le Pen n’est pas Hercule qui avait vaincu l’hydre de Lerne. Il est à rappeler que son geste de refus de porter n’a rien d’exceptionnel. Il n’y a pas de quoi en faire un fromage médiatique.
Que ses groupies ne s’en réjouissent pas trop et crient cocorico à tue-tête. Beaucoup d’autres femmes et de loin plus illustres qu’elle ont refusé de le porter dans ces terres hostiles aux droits humains où les droits de la femme sont anecdotiques. Elle ne fait que suivre les exemples d’Angela Merkel à la Grande Mosquée d’Alger et de sa Ministre de la Défense en Arabie Saoudite, de la Princesse Mary du Danemark et de Michelle Obama dans ce même pays ainsi que ceux la Reine Rania de Jordanie, la Princesses Lala Salam du Maroc .
Son geste aura certainement plus de retentissements et d’échos sur la scène mondiale quand elle le fera en Iran ou en Arabie Saoudite et surtout quand elle aura le courage de dénoncer les violations des droits de l’homme dans les pays musulmans.
Il ne semble pas que cette question soit inscrite à l’ordre du jour de son programme électoral. Idéologiquement il serait surprenant qu’elle se découvre soudainement des vertus militantes pour une cause qui n’a jamais été la sienne. Elle aurait pu profiter par exemple de l’occasion pour témoigner de sa solidarité aux femmes musulmanes contraintes de le porter et en lutte pour leurs libertés les plus élémentaires comme ces femmes saoudiennes. Elle aurait fait d’une pierre deux coups et aurait gagné haut la main la notoriété internationale qui lui fait cruellement défaut.
Quand on veut entrer dans l’histoire on ne doit pas rater son rendez-vous avec elle. Qu’attend-elle d’une audience avec le Mufti du Liban ? Quel impact peut-il avoir sur les électeurs musulmans en France ? Elle n’est plus de surcroît à sa première rencontre avec les Mufti dont le plus prestigieux d’entre eux celui de l’Université d’Al-Azhar sans qu’elle ait besoin de se couvrir la tête. Pourquoi le Mufti du Liban qui a accordé dans le passé des audiences à des femmes non-voilées veut lui imposer cet affront ? A t-il cherché à la piéger histoire de lui signifier publiquement qu’elle serait une persona non grata au Liban ? Comme il n’est pas exclu que son geste ne soit pas improvisé et qu’il ait été parfaitement calculé pour retourner la situation en sa faveur et créer le buzz après les ratés médiatiques du Trump Tower et le refus de Merkel de la recevoir.
Pour ses partisans elle a touché son Graal grâce à un geste qui n’est pas plus glorieux qu’il en a l’air, sans se poser les bonnes questions sur la portée politique d’une telle visite et ses dessous qui sont des plus troubles et qui sont autant de preuves que le FN n’a pas rompu avec ses vieux démons ultraréactionnaires passés.
Une femme qui aspire à la magistrature suprême et à acquérir une stature internationale doit savoir que l’on gagne pas en crédit en accourant dans les cabinets des Muftis qui sont les officines officielles de la propagande islamique.