C’est deux poids deux mesures, un non-musulman qui caricature le prophète du carnage et du Grand Mal sans conséquence pour la vie des musulmans met le monde musulman en émoi et provoque des scènes d’émeutes indicibles mais quand un musulman commet un attentat terroriste contre une mosquée comme en Irak, en Syrie et au Pakistan cela ne les émeut guère et les laisse indifférents.
Tout laisse à penser qu’un musulman qui tue d’autres musulmans et brûle au passage des exemplaires du Coran serait un acte permis et toléré qui est pourtant formellement interdit en islam[Sôurat Al-Fourqân / 151] et dans la sunna : «Insulter un musulman est une perversion et le tuer est [comme] de la mécréance. Ca reste toutefois moins grave que l’apostasie. Comment expliquer alors ce silence approbateur des musulmans sur les tueries dans les mosquées ? Elles sont certainement pour eux une affaire de famille qui sera réglée par Allah lui-même car ceux qu’on croit meurtriers ne le sont pas pour autant et ont agi sous couvert de la religion. Ils n’ont pas tué leurs frères dans la foi pour les tuer et comptent aussi parmi les morts, ils l’ont fait pour la cause d’Allah. Ils ne sont pas bannis de leur communauté post-mortem et ont le droit au même titre que leurs victimes sacrificielles à la prière du défunt et enterrés selon le rite funéraire musulman.
Qu’il y ait des morts et des blessés musulmans, seul Allah en est juge et ne sont pas des victimes dans le sens où les « mécréants » l’entendent mais des martyrs et auront leurs récompenses que leurs frères morts dans son sentier.
L’outrage suprême qui les horrifie au point qu’ils en perdent la raison est lorsqu’un « mécréant », « un humain à part », ose taguer une tête de cochon sur une mosquée l’occupe pacifiquement comme à Poitiers alors qu’elle était en cours de travaux, tout le monde ou presque pousse son cri d’orfraie et en particulier les musulmans qui s’indignent, s’auto-flagellent, offrant un spectacle de fin du monde, commettent l’irréparable n’hésitant pas à répandre leur propre sang pour laver l’affront, mettent en péril leur vie et celle d’autrui, manifestent leur colère violemment et bruyamment, crient à la vengeance et appellent au meurtre de l' »insolent ».
Ils ne supportent pas d’être importunés par des plaisantins inoffensifs. Ils sur-réagissent disproportionné et irrationnelle bien souvent par rapport à l’acte proprement dit, insignifiant et dérisoire et non constitutif de troubles à l’ordre public, d’autant plus que dans les pays où il se produit il s’inscrit de surcroît dans le cadre de la liberté d’expression.
Mais plutôt pris dans leur tourbillon de délires hystériques, ils se laissent aller à des débordements de violence inouïe comparables à ceux les hooligans britanniques au stade du Heysel en Belgique mais à l’échelle planétaire.
En effet, ces déchaînements que rien ne justifient sont à la fois l’illustration parfaite de l’incapacité des musulmans de vivre dans le respect de l’ordre républicain, mais qui s’avèrent aussi être symptomatiques de leur manque de discernement et de leur état de trouble névrotique et qui en dit long sur leur intolérance et leur fanatisme exacerbé.
Cependant, leur réaction démesurée est semblable à un déluge déferlant sur le monde dont ils font preuve quand les auteurs des « crimes » lèse-islam ne sont pas musulmans n’occasionnant pourtant ni dégâts matériels ou corporels, n’a pas la même ampleur ni intensité en terme de violence.
Mais quand ce sont les musulmans eux-mêmes qui se livrent à des actes de destruction ciblée et méthodique des lieux de mémoire de l’identité culturelle comme en Tunisie, au Mali et en Libye considérés abusivement comme incompatibles avec les dogmes de l’islam.
Pourquoi les musulmans ne se sentent jamais concernés par les attentats meurtriers sur leur propre sol dont sont souvent la cible les mosquées chiites et les mausolées soufis, censées être pourtant inviolables à cause de leur supposé caractère sacré ?
Ces mêmes édifices ne sont-ils pas non plus sacrés par le fait qu’ils contiennent des dizaines de milliers de Coran et des manuscrits religieux ? Et la vie des musulmans accomplissant leur devoir cultuel au sein de ces mêmes lieux n’est-elle pas sacrée non plus ? Même les pèlerinage de la Mecque et dans les lieux saints du chiisme sont l’objet d’attaques terroristes.
On ne peut qu’être interloqué par cette attitude d’indignation à géométrie variable des musulmans. On tolère pas à un non-musulman la moindre critique de l’islam mais l’on tolère au musulman de commettre l’intolérable au nom d’Allah.
Etre donc musulman, c’est bénéficier d’un blanc-seing, d’un imprimatur, pour donner libre-cours à ses pulsions meurtrières et pyromanes dont les sanctuaires religieux font office d’exutoire.
Etre musulman c’est bénéficier d’une impunité canonique et pénale pour commettre des carnages dans les mosquées chiites, et réduire en cendres les mausolées comme en Tunisie, témoignage de l’existence d’un islam autrement plus paisible et tolérant accommodé à leur culture plurielle tunisienne que celui véhiculé par les fondamentalistes musulmans dont le but suprême et messianique est de ramener ceux qu’ils considèrent comme égarés dans l’enclos du vrai islam, un islam impérialiste, morbide, mortifère et liberticide.
Celui des sources nauséabondes de la barbarie humaine. Il n’empêche que dans l’exemple de la Tunisie dirigée par un gouvernement salafiste à la solde du Qatar, la population locale ne semble guère s’offusquer outre-mesure face à cette campagne néo-colonialiste arabo-musulmane de la mise à mort programmée de l’identité tunisienne et de la spécificité culturelle de son islam, réellement respectueux du droit à la différence des chrétiens et des juifs.
Ce n’est pas par hasard, si les premières cible des salafistes tunisiens au lendemain de la chute de Ben Ali furent le cimetière orthodoxe de Tunis, les Synagogues de Tunis, de Gabès, de Sousse et de Sfax, ainsi que les Cathédrales de Saint- Louis et du Kef, autant de symboles de la judaïté et de la chrétienté de la Tunisie et d’un islam soufi, celui du respect absolu des religions du Livre et de la liberté de conscience.
Il n’en demeure pas moins que c’est l’attitude passive et inquiétante dont font manifestement preuve les Tunisiens qui intrigue et laisse croire que les musulmans s voire schizophrènes et paranoïdes. En effet, pourquoi, ils ne se révoltent jamais contre leurs coreligionnaires qui se rendent coupables de crimes crapuleux contre les symboles de leur religion, alors dès qu’il s’agit de dérision ou des traits d’humour présentant leur religion sous un aspect peu flatteur, c’est le branle-bas de combat et un appel à la Guerre Sainte ? Il semble que seul le non-musulman est l’éternel coupable et doit être l’objet de leur aversion et abomination en vertu même des lois de l’islam alors qu’il est exempt de toute faute pénale dans le sens républicain, contrairement au musulman, il est absous de tous ses forfaits et actes d’infamie et d’horreur perpétrés contre ses condisciples et l’islam lui-même. 40 mausolées et des centaines de livres du Coran incendiés n’ayant fait l’objet d’aucune poursuite pénale en Tunisie à ce jour, mais on condamne des jeunes pour athéisme à plus de 7 ans de prison et des lourdes amende, c’est le vrai sens de la justice islamique.
Tant que que l’on est musulman et on accomplit ses oeuvres criminelles au nom de l’islam, gloire et reconnaissance lui sont dues, mais quand on est juif, « laïc », chrétien, bouddhiste, démocrate, « déviant » de la feuille de route mahométane dont la finalité est d’anéantir toute forme de vie sur terre qui ne soit pas marquée du sceau d’Allah, tout en étant irréprochable et légaliste on est voué aux gémonies.
Imaginons un seul instant qu’elle eût été leur réaction si un Juif avait doublement profané les deux cimetières israélite et musulman de la ville de Sousse, cela aurait certainement provoqué un séisme à l’échelle 10 de Richter.