Article daté du 29 septembre 2012
Quand bien même la caricature de Mahomet heurterait les musulmans dans leur foi et serait attentatoire à leur sacré abscons , mais en terre républicaine il y a d’autre moyens plus appropriés pour’ y répondre que par le poison de la haine qui dégouline de la bouche de ceux qui sont les premiers qui profitent des bienfaits de la République.
Caricaturer ou portraiturer le prophète sous des traits grotesques et humoristiques n’est ni un délit, ni un crime, elle est l’expression de la liberté dans les limites de l’ordre républicain, mais sur-réagir avec une telle violence et vouloir appliquer la loi de Talion est une violation criminelle des lois républicaines.
L’ultra-violence dont les musulmans radicaux font preuve est autrement plus inquiétante quant à l’avenir sombre qui se profile dans l’horizon des démocraties occidentales. On peut très bien imaginer demain un maire de confession musulmane ou même pas, dans une commune où vit une forte minorité musulmane prendre un arrêté municipal pour interdire la vente sur le territoire de sa commune d’un livre qualifié d’anti-islam au motif qu’il est susceptible de provoquer des troubles d’ordre public parce qu’il est attentatoire à l’honneur de ses administrés musulmans qui sont surtout son fonds de commerce électoral.
Ce qui met à nu les limites le projet du droit de vote dans les élections locales accordé aux étrangers non-communautaires. Evidemment qu’un tel arrêté relève de l’utopie mais rien n’est à exclure pour autant. Si Charlie Hebdo avait commis un délit qui ne pourrait être qu’un délit de blasphème qui n’est pas répréhensible pénalement, il appartient à la justice de qualifier pénalement cette éventuelle offense à l’ honneur du Prophète.
Nul n’est au-dessus des lois, comme nul n’est censé ignorer la loi pour quelque motif que ce soit, surtout quand on veut se prévaloir du sacré pour interdire la liberté d’expression. Quand on vit dans un Etat de droit et que l’on ne manque une occasion pour revendiquer sa liberté de religion, il faut savoir que la contrepartie est le respect total et absolu de l’ordre républicain.
De la même façon que la liberté de religion est inscrite comme la liberté en lettres d’or dans la Charte Universelles des Droits de l’Homme et du Citoyen considérée pourtant comme incompatibles aux préceptes coraniques, les musulmans doivent savoir que la liberté d’expression l’est aussi, et sinon plus du fait de son universalisme et rationalisme.
Elle n’est pas un purgatoire de la vie et oppressante comme la religion ni ne cherche à les aliéner, elle est libératrice et constitue un facteur fondamental d’enrichissement humain et de rapprochement entre les hommes.
La liberté de religion divise les hommes, la liberté d’expression transcende les clivages et les barrières linguistiques, culturelles et ethniques, elle est un langage véritablement universel. La religion est pour la liberté, ce que la mort est pour la vie. Contrairement aux assertions des croyants, il n’y a pas plus sacré que la liberté dans toute ses formes et ses reliefs.
Qu’est ce qu’il y a de plus cher à l’homme et lui rendre la dignité de sa liberté si ce n’est que briser les chaînes de sa prison mentale dans laquelle l’enferme la religion ? Ce n’est pas par hasard que les pays de la théocratie musulmane répriment la liberté d’expression de peur qu’elle ne sert de révélateur à la nature liberticide de la religion.
On réprime la liberté pour mieux dominer l’esprit des gens et maintenir sur eux cette chape de plomb qui obstruent leur voie sur le chemin de la dignité. Un système de croyance ne peut fonctionner et prospérer que sur le sentiment de comptabilité et de rédemption, aussi pour se maintenir et se développer, il ne peut se résoudre à l’existence d’un système réfléchi et raisonné démystifiant son imposture.
C’est pourquoi, la religion censure et prohibe la liberté, jugée comme un sacrilège, car elle donne aux croyants les outils qui leur permettent d’ôter son carcan.